Trois poèmes de "Le chasseur immobile".

Forte saison

Trois heures déjà que je me suis levé
que les masses noires peinent à devenir
des toits. Au pied des murs où s'accrochent
enfin les escaliers maladroits
j'ai parlé avec toi
il y a quelques nuits
tentant de reconnaître ta présence
avec des mots qui t'auraient fait rire
dans ces minutes soufflées
par l'approche de la forte saison.



Pendant

Dans le temps qui roule
sous les parasols du marché
parmi les traits de foule rompus
sur les quais à errer à frôler
la nervure métallique au-dessus de
Le Citron Garela gare, ici même où viennent où partent
les ombres vues à travers les vitres, nous
cherchons un moyen de transport.
Nous ne resterons pas quelle heure est-il
quel moyen nous emportera en dehors



Fabrique

Tu me parles : c'est le bruit
de tes talons sur
le carrelage.
A chaque rainure du sol
que je fixe par le carré de l'habitude
je dialogue avec
la nervure du dessin
issu d'une usine lointaine,
respire avec le fabriquant
haletant et reste de faïence
jusqu'à ce que cède la carreau cuit
quand tu claques la porte et
que je te suis des yeux à travers les murs.


Le chasseur immobile, illustré par Sophie Brassart, Le Citron Gare, juin 2014.


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